8 350 logements sociaux en Suspens en 2024
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Note de conjoncture

Logement Social en Nouvelle-Aquitaine : 8 350 logements en suspens en 2024

La crise du logement social en Nouvelle-Aquitaine appelle à une coopération renforcée entre acteurs publics et privés.  Avec 8 350 logements en suspens, les retards affectent non seulement les familles, mais aussi l’économie régionale, le secteur du bâtiment et les finances des collectivités.

La note de conjoncture de l’URHlm Nouvelle-Aquitaine de novembre 2024 met en lumière une situation préoccupante qui touche autant les logements locatifs sociaux que l’accession à la propriété dans une région où les besoins ne cessent de croître.

Une augmentation alarmante des logements en difficulté

Par rapport à 2023, les logements en difficulté ont connu une augmentation de 10 % à périmètre constant, passant de 6 283 à 6 890 unités. Cette progression reflète une aggravation des déséquilibres économiques et des nouveaux obstacles apparus au fil des années.

Parmi les logements concernés, 80 % sont locatifs sociaux (PLUS, PLAI, PLS), et 20 % sont destinés à l’accession sociale (BRS, PSLA). Une part croissante des logements en accession sociale témoigne d’un changement de dynamique dans le secteur.

45% des logements en difficulté en 2024 étaient déjà identifiés comme tels en 2023.

Répartition géographique : les zones tendues sous pression mais aucun territoire épargné

Près de 71 % des logements concernés se situent dans les zones tendues (A et B1). Les départements les plus touchés incluent :

  • Gironde : 54 % des logements signalés.
  • Pyrénées-Atlantiques : 12 %.
  • Charente-Maritime : 11 %.

59% des logements en difficulté sont dans des communes déficitaires SRU

Carte des communes avec au moins 1 opération en difficulté

Carte des communes avec au moins 1 opération en difficulté

Facteurs explicatifs : des déséquilibres économiques et de nouvelles problématiques

Définition : Limite maximale des revenus des 25% des ménages les plus pauvres par unité de consommation (UC)

Les principaux freins identifiés dans l’enquête 2024 incluent :

  • Déséquilibres économiques (47 %) : la hausse des coûts de construction et les difficultés de financement impactent directement les opérations. Entre 2019 et 2023, le prix de revient moyen d’un logement social a augmenté de 31 %, tandis que les fonds propres nécessaires par logement ont grimpé de 55 %.
  • Contretemps administratifs et politiques (13 %) : l’attente de validation des PLUi, les études environnementales imprévues et les divergences avec les élus locaux figurent parmi les obstacles récurrents.

Et fait émergeant de cette enquête, en 5ème position, des difficultés de commercialisation (7 %) démontrent que la crise de l’immobilier touche également l’accession sociale et les projets mixtes, avec des logements parfois difficiles à vendre.

D’autres obstacles, comme les recours juridiques contre les permis de construire ou les défaillances d’entreprises, viennent complexifier davantage la situation.