Catégorie inclassable, les personnes vieillissantes ne se nomment pas. Cet embarras à les qualifier est symptomatique d’une acceptation du vieillissement démographique qui marque pourtant le siècle pour l’ensemble de nos sociétés.
La France vieillit, la région Nouvelle Aquitaine depuis le regroupement avec le Limousin – tenante du titre – détient celui de la région la plus âgée France, nonobstant son aire géographique étendue et la dissemblance de ses territoires. Bien sûr la Creuse compte une proportion de personnes âgées plus importante que la Gironde. L’hésitation sémantique tient à l’hésitation statistique qui prend des bases d’âge très différentes, 60, 65, 70 ans pour illustrer le vieillissement et son évolution. Choisir 60 ans comme base statistique équivaut à rester collé à l’après-guerre lorsque l’âge de la retraite côtoyait celui de l’espérance de vie. Quand chacun s’accorde à voir que désormais se déploie une vie après la retraite. Presque une classe d’âge – 20 ans – en bonne santé.
C’est pourquoi l’âge ne se limite pas à la somme d’années, s’y ajoute un ensemble de critères physiques, sociaux et professionnels, ce qui explique la grande diversité des personnes âgées. Au delà, le grand âge porte, lui, les plus grandes difficultés. Presque quinze ans que nous attendons une véritable loi. En conséquence, le prix moyen des maisons de retraite reste encore supérieur aux ressources moyennes des occupants, les aides insuffisantes sollicitent les contributions familiales, générations devenues sandwiches entre les parents très âgés et leurs propres enfants.
Dans ce contexte très résumé, un désir commun s’exprime : vieillir à domicile. Préserver son environnement, se sentir en sécurité dans ses habitudes, gérer aussi sa solitude. Voilà pourquoi l’habitat tient une place centrale. Lui-même se compose de trois sphères :
- l’espace public, l’accès à la rue pensé avec des équipements dédiés, une surface plane, des bancs …, aux transports en commun ;
- l’espace collectif, les parties communes des immeubles ;
- puis la sphère privée, le logement.
Lieu de vie, son adaptation est essentielle pour prévenir les accidents domestiques souvent antichambre de la dépendance lorsqu’ils ne permettent pas le retour à domicile.
Les organismes Hlm de Nouvelle-Aquitaine, par la proximité avec les locataires, sont mobilisés pour accompagner l’âge des locataires en place mais aussi le nombre de demandeurs qui s’accroît.
Acteurs de la prévention, ils s’emploient à investir dans les modifications nécessaires au bien-être, les salles de bain sont les premières pièces à être réaménagées. Ceci vaut pour les réhabilitations ponctuelles, sont tout autant prises en compte dans les réhabilitations globales mais sont également dans les programmes neufs conçus dans l’objectif du confort partagé pour et par toutes les familles quelque soit l’âge des locataires.
Cependant si réhabiliter ou construire sont nécessaires, ce n’est pas suffisant.
C’est pourquoi les bailleurs sociaux s’appliquent à imaginer des solutions qui créent le lien nécessaire avec leurs locataires pour bien vieillir, nous savons par expérience et conviction, que rien ne remplace vraiment le contact.